Précisons tout d’abord que l’on peut écrire Lemonnier en un ou deux mots. Pour l’état-civil, c’est LEMONNIER Pierre, Jean-Baptiste, Henri, donc si on suit ce raisonnement on peut même dire Pierre Lemonnier. Mais, pour l’usage et l’homme politique, c’est LE MONNIER Henri qui est le plus fréquemment utilisé, c’est pourquoi, afin d’être également en harmonie avec l’orthographe de son nom sur la stèle qui l’honore, nous avons choisi d’utiliser LE MONNIER sur cette plaque explicative.
Sur ce site, une collégiale Saint Guingalois a été fondée vers l’an Mil en même temps que le château-fort. En 1070, le seigneur de la ville a confié à la puissante abbaye de Marmoutier (Tours) le soin de « relever » la collégiale détruite par les guerres avec le comte d’Anjou. La collégiale est donc devenue un prieuré. Il occupait tout le côté gauche de la place. De cette époque, il ne reste que la crypte de l’église actuelle. À la fin du 18ème siècle, l’église est abandonnée pour en faire un temple de la raison. En 1806, des travaux sont effectués et elle retrouve sa fonction. Entre 1824 et 1826, on procède à la construction du clocher avec une girouette en forme d’ange qui souffle dans une trompette . L’église Saint Guingalois a la particularité de présenter plusieurs époques architecturales.
La place a donc connu de nombreux changements. Elle était au départ appelée la place Saint Guingalois, en référence à l’église qui la surplombe. On trouve déjà un café à l’angle de la place dans les années 1910, et la pharmacie Dupré en face également. D’ailleurs la pharmacie et restée dans la même famille de 1905 à 2003! Dans les années 1930s, les cartes postales témoignent de l’essor de l’automobile avec de plus en plus de véhicules garés sur cette place.
Henri Le Monnier, né en 1814 au Lude, a grandement contribué au développement de Château-du-Loir avec des initiatives comme l’ouverture d’écoles, la construction de la gare, et la création d’un réseau d’eau potable. À sa mort en 1895, la municipalité décide de donner son nom à une voie publique et d’ériger un buste en son honneur.
L’idée d’ériger un monument en mémoire du Dr Henri Le Monnier a suscité de nombreux débats. Certains souhaitaient honorer le médecin des pauvres et bienfaiteur de la cité, tandis que d’autres voulaient en faire un symbole politique. En 1902, deux comités distincts se forment : l’un républicain, présidé par Bignon, maire de Jupilles, et l’autre cantonal, présidé par Lespagnandelles, maire de Château-du-Loir.
Un seul monument est finalement inauguré en décembre 1903 devant l’Hôtel de Ville. Mais le jour de l’inauguration, les Castéloriens ont été invités à deux banquets organisés par l’un et l’autre des comités !
En 1920, lors de l’érection du monument aux morts, le buste du Dr Le Monnier est transféré dans un ancien square à l’extrémité de la place Le Monnier, côté prisons, comme le montre la carte postale.
En 1941, les Allemands démontent le buste pour le fondre. Une nouvelle souscription est lancée en 1947, et en 1949, un nouveau buste est installé.
Il a été récemment placé dans le parc Henri Goude à la suite des transformations du centre-ville.
La place a également connu d’autres transformations, comme la construction de la nouvelle poste en 1971 à la place du prieuré devenu presbytère.
Diverses cartes postales de la Place Le Monnier :
Sources : cartes postales de Monsieur DURU
Pépette raconte la Place de l’Hôtel de Ville | Le Courrier – L’Écho (actu.fr)
Monument au docteur Henri Lemonnier – Château-du-Loir | E-monumen
Château-du-Loir : il y a 125 ans disparaissait Henri Le Monnier | Le Courrier – L’Écho (actu.fr)
Sources : Chantal GENDRON – Bruno DURU « Château du Loir. Regards sur le passé avec les cartes postales anciennes ». 1991
Armand CALVAIRE « Mémoire en Images : Château-du-Loir » tomes I et II
Club d’histoire locale de Château-du-Loir